La main tendue de l'empereur

Forêt des Ardennes, juillet 1031. Le royaume de France vient d'élire cette année son nouveau roi: Henri Ier. La même année l'empereur du Saint Empire Romain Germanique, Conrad II envoya un ambassadeur auprès d'Henri Ier lui souhaitant par le présent geste diplomatique le meilleur des relations que l'on puisse entretenir.

Un homme qui s'était égaré dans la forêt des Ardennes fut recueillit par un couple de vieux paysans venus ramasser des fagots pour l'hiver à venir. L'homme les remercia avec dévotion et se présenta comme étant l'ambassadeur de l'empereur Conrad II auprès du roi de France Henri Ier. Le vieux couple en furent fort surpris d'avoir porté secours à un tel homme, représentant de son magnanime empereur. Ils l'emmenèrent sans tarder dans leur maison, car le soir allait bientôt étendre son obscurité sur l'ensemble de la plaine ardennaise ainsi que les pauvres bougres qui la peuplent. Au souper du soir, l'ambassadeur fut soigneusement entretenu par le vieux couple de paysans et ce, malgré les maigres ressources qu'il leur restaient en cette fin de mois; la moitié de leur récoltes ayant été collectée par les hommes du seigneur il y a peu de temps encore. L'ambassadeur fit logé chez ces aimables paysans. Le lendemain matin, il se résolut à partir de bonne heure afin de gagner du temps sur le long trajet qu'il lui restait à effectuer. Après dix bonnes minutes de marche, il arriva au village d'Aiglemont. Arrivé sur place, l'ambassadeur décida d'interroger un marchand, il se rendit vers le centre névralgique du village qui, d'après lui était le marché. Une fois sur le lieu il alla trouver un marchand à son étale, se présenta et questionna l'homme.
- "Messire! Pouvez-vous m'indiquez la route à suivre pour Paris je vous prie?"
Le marchand d'étoffes s'écria:
- "Par Godefroy! il n'y a rien de plus simple! Vous voyez ce droit chemin  sur votre droite? Eh bien il ne vous reste plus qu'à le suivre!"
- "Dans combien de temps y parviendrai-je?"
- "Oh ça! avec un peu de chance, vous y mettrez les pieds dans quatre jours pas moins."
L'ambassadeur remercia avec amabilité le marchand et poursuivi sa route vers la capitale du royaume de France. [...] Le troisième jour, il demanda l'hospitalité au seigneur du paisible village de Mureaumont dans l'actuelle région de Picardie. Le seigneur, Raymond De la Guardière accepta avec grande joie d'héberger un homme d'une telle importance dans son château. Le soir venu, monseigneur De la Guardière lui offrit le plus somptueux des banquets qu'il n'avait offer depuis bien longtemps. L'ambassadeur le remercia dévotement. Après le banquet, les deux hommes conversèrent longuement sur l'objet de la venue du premier. Le seigneur sut lui trouver la meilleure chambre. Le lendemain, l'ambassadeur ou - le Saint homme - tel que l'appelait monseigneur De la Guardière, reprit sa route. [...] Plus il approchait de sa destination, plus il rencontrait de paysans, colporteurs et autres sur les abords du chemin de terre.
"Voilà qui est bon signe, se disait-il, je serais à Paris dans la journée". Et effectivement, l'ambassadeur arriva dans la capitale française en après-midi.

Le roi Henri Ier