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Grenier d'un écrivain en herbe

Une poupée hors-normes - Premier extrait

Voici mon dernier texte en date, fruit de la méthode M5 (ou méthode des cinq mots) :


 

Nice-doll.jpg

 

«À présent, je me souviens.»

 

Tout avait pourtant si bien commencé.

C’était il y a trois années de cela dans la ville de Portland dans l'état de l'Oregon. À l’époque, je venais de fêter ma neuvième année. Neuf ans passés dans ce merveilleux pays que sont les États-Unis. Pour mon anniversaire, l’ensemble de ma famille avait répondu présente. Il n’y avait alors pas plus beau présent que celui d’une famille réunie ! Côté cadeaux, je peux affirmer que j’ai été on ne peut plus gâtée ! Papi Albert et Mamie Betty avaient économisés pour m’offrir un piano. J’ai été intronisée dans l’univers musical du piano depuis mes six ans, vous pensez bien que depuis, j’ai eu le temps de me perfectionner. Ce premier cadeau m’enchanta fortement. Mais je voulais voir ce que me réservaient les autres et, entre autre, mes parents.

Lorsque vint leur tour de me présenter leurs cadeaux, je bouillais d’impatience. […] Et je dois dire que je n’ai pas été déçu ! Je reçue de leur mains, une lunette astronomique pour scruter la voûte étoilée. Depuis le temps que je rêvais de pouvoir enfin m’adonner à ma passion première qu’est l’astronomie, il est certain que là, mes parents m’avaient comblé. Mais la remise des cadeaux ne s’était pas arrêtée en si bon chemin. Non.

 

En effet, Jessica, ma sœur, avait tenu pour sa part à me remettre un cadeau qu’elle avait choisi par hasard en faisant les boutiques au centre commercial situé en périphérie de l’agglomération portlandaise. Avant de me remettre en main propre le précieux présent, elle me confia : « Tu sais Amy, le cadeau que je te fais n’est pas banal, bien au contraire, il est unique en lui-même. Prends en bien soin. » Je pris bien soin de le déballer en tout douceur. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le précieux présent était une poupée. Mais celle-ci était une poupée de collection unique qui avait pour nom, la Demoiselle de Paris. Vu le nom, il s’agissait sans doute d’un modèle français. Quoiqu’il en fut, après avoir posé la poupée, je me jetai dans les bras de ma sœur et l’embrassai en ne cessant de la remercier pour tout le mal qu’elle avait du se donner. Cela, sous les aboiements joyeux de Zina, notre yorkshire, ainsi que sous le regard bienveillant de ma famille. Laquelle me réserva une de ses plus belles ovations.

 

Arriva le soir.

Le dîner eut vite fait de rassembler tous ceux que je connaissais autour de la grande table du jardin. Pendant toute la durée du repas, papa et maman posèrent sur moi un regard de grande fierté. Nombreux ont été ceux qui rythmèrent à leur manière ledit repas. Je citerai en exemple, oncle Richard Adams qui, pendant que nous mangions, avait le toupet de nous raconter de superbes blagues. Ces dernières nous obligeant à être pliés en deux, le moment n’était le mieux placé pour laisser éclater un fou-rire. Nous devions faire une pause au beau milieu du dîner. Mais alors, qu’est-ce que nous avons ri grâce à lui ! Aujourd’hui encore, il m’arrive toujours de sourire à sa seule évocation. Sa blague favorite était celle sur Christophe Colomb. La voici : « À votre avis, pourquoi les Indiens ont-ils froid ? Réponse, parce que Christophe Colomb les a découvert ». Je ne vous cacherai pas que sa blague était d’une telle banalité que ce qui nous fit rire à tous, c’était le fait qu’il eut été le seul à rire. Quoiqu'il en fût, tout le monde attendit que se termine le repas pour me donner de l’argent de poche. Au total et après avoir embrassée tous les donateurs, je comptabilisais la totalité des fonds reçus : 325 dollars. Une belle somme, dont un peu plus des deux tiers avaient été déposés à la banque par mes parents le soir même.

 

Lorsque tout le monde dut repartir, j’ai ressenti un sentiment naissant de nostalgie spécifique à l’incroyable journée que je venais de vivre. Les uns dormiraient chez les autres. Cependant, beaucoup repartiraient aussitôt que l’aube pointerait le bout de son nez. Seul tonton Wilfried et tatie Elsa n’étaient repartis qu’à la fin de la semaine suivante. Ce délai supplémentaire s’était révélé parfait, puisque j’en avais profité pour aller leur rendre visite chez mes grands-parents. Bon, d’accord, à l’époque, papi et mamie habitaient de l’autre côté de Portland, en banlieue résidentielle et la traversée de la ville était ponctué par de fréquents embouteillages. Mais papa et maman étaient prêts à relever l’épreuve du « bouchon urbain ». Et cela, à ma plus grande joie.

 

J’ignore pourquoi, mais cette journée s’est bien plus ancrée dans mon esprit que toutes les autres que j’ai vécu. Ce que je veux dire, c’est que de tous mes précédents anniversaires, aucun n’a pu – à ce jour, devenir plus mémorable que cette journée de mars 2008.

Peu de temps avant que j’aille me coucher, maman était venue me voir. Elle m’avait embrassé sur le front et m’avait dit : « Mon ange, si tu savais à quel point ton père et moi avons été fiers de toi. Après tout, c’est ton anniversaire, c’est donc tout à fait normal que ce soit toi qui ai été la vedette ! » Je l’ai mille fois remerciée pour ces mots doux et sincères. Avant qu’elle ne sorte de ma chambre, je lui ai demandée de mettre la poupée que m’avait offerte Jessica à côté de mon lit, sur ma table de chevet pour être précise. C’est trop, comment dire… c’est trop étrange, mais depuis que j’ai commencée à dormir avec cette poupée à mes côtés, j’avais le sentiment qu’une passion pour cet être gracieux venait de naître. Une passion qui ne connaîtrait pas de limites. Une passion infinie. 

 

Cette nuit-là, je m’étais endormie plus tard que d’habitude.

Ce qui m’avait forcé à veiller si tard était la fameuse Demoiselle de Paris. Une grande part de mystère sommeillait en elle. Laquelle, j’étais déterminée à résoudre dans son intégralité au plus vite. C’est pourquoi, dès ce soir, je m’étais attelée à ma première grande tâche : mieux connaître ma poupée.

J’avais noté dans mon cahier des informations importantes en ce qui la concernait dès à présent. Voici celles dont je me souviens :

 

*Prénom : Victorine

*Nom : la Demoiselle de Paris

*Âge : 30 ans

 

Déjà, dans ma tête, je préparais de multiples questions à lui poser. L’une d’entre elle en particulier, me hantait depuis peu. Je crois que, si mes souvenirs sont bons, celle-ci était : « Mais qui es- tu vraiment ? » Cette question était restée sans réponse puisque je m’étais endormie sans crier gare. La fatigue tout simplement.

 

Il me revient à l’esprit une nouvelle relativement importante. Samedi, je fêtais mes neuf ans, et juste le lendemain, le jour se trouvait être férié. C’était la fête consacrée à Saint Patrick, le saint patron de l’Irlande. Aah ! le Saint Patrick’s Day, son trèfle symbolique, ses parades, ses plats et bières typiquement irlandaises et surtout sa couleur verte omniprésente le temps d’une journée… Tout cela n’est-il pas merveilleux ?!

 

Avec mes parents, nous sommes allés chercher mes grands-parents, afin de fêter Saint Patrick tous ensemble, comme il se doit. Pour l’occasion, papa avait mis une feuille de trèfle sur sa boutonnière, en hommage au saint patron irlandais. Papi Albert m’expliqua que la popularité de la fête avait pris une telle ampleur qu’elle était pratiquée par les non-Irlandais. En effet, ceux-ci se réclamaient « Irlandais d’un jour ». Cet enthousiasme pour la culture irlandaise est un bon point d’acquis. Tout est-il que lorsque la nuit commença à s’étendre sur la ville, nous sommes retournés chez nous, avec papi et mamie.

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C
<br /> <br /> Impatiente de lire la suite .......!! <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci à vous ! La suite arrivera très prochainement ! Au plaisir de vous revoir !<br /> <br /> <br /> <br />