4 Juin 2010
Empire chinois au IIè siècle avant J.-C. L'empereur Wang Fei est sur le pied de guerre. En effet, l'empire est menacé d'invasion par les terribles tribus Xiongnou de Mongolie. Si la réaction n'est pas immédiate, l'empire disparaîtra dans un véritable bain de sang. Une perspective inenvisageable pour Sa Royale Grandeur qui réunit dans l'urgence son conseil de guerre.
Sur le pied de guerre
1.
— Lû! L'empereur désire te voir d'urgence au palais royal!
— Bien. Je prépare mon cheval et je me rendrai au palais de Sa Grandeur.
Une fois sa monture parée des affaires nécessaire au trajet, l'homme nommé Lû Hô Nang, monta son cheval et s'élança vers Chang'an, la capitale de l'Empire du Milieu. Lû était un des nobles qui avaient préférés la paisible campagne à la ville bruyante qu'était la capitale chinoise.
Il arriva en vue du palais de Chang'an après deux longues heures de trajet. Le soir ne s'était pas encore étendu sur la vaste plaine fertile. Rayonnante était la capitale chinoise. Celle-ci s'offrait au noble dans toute sa splendeur. Lû entra dans la ville. Quelle ne fut pas sa fierté lorsqu'il se trouva dans celle qui abritait l'empereur Wang Fei, celui que l'on surnommait le Dragon Endormi. Cette ville baignait dans sa magnificence étincelante. Les kiosques et les jardins fleuris abondaient dans les avenues et les rues de la ville.
Pourtant ce jour-là, – et en raison de la menace qui pesait sur l'Empire, une certaine anxiété se lisait sur les visages. Traversant l'avenue principale de la Cité impériale, Lû Ho Nang arriva devant le palais de l'empereur.
L'homme déclina son identité à un garde du palais qui appela un serviteur. Ce dernier se chargea d'amener le cheval à l'écurie du palais. Ensuite, le garde en question indiqua au noble la localisation de la salle de réception. Il s'agissait de la salle où l'Empereur Divin recevait les ambassadeurs et autres personnalités étrangères importantes.
L'empereur Wang Fei était en présence de notables de la cour. A lire sur son visage, il semblait les féliciter, peut-être pour le bon déroulement des tâches fréquemment demandées par sa personne sacralisée de tous. Lorsqu'il aperçut le dignitaire qu'il avait fait quémander dans l'urgence, il le pria de s'approcher. Lû s'exécuta aussitôt. Il demanda aux deux notables de sortir de la salle. Lû Ho Nang se prosterna en signe de soumission aux pieds de l'empereur.
— Relèves-toi dignitaire, ordonna-t-il.
Lorsque Lû se fut relevé, il perçut une lueur d'anxiété dans les yeux de Wang Fei malgré son apparence d'homme imperturbable.
— Dignitaire Lû Ho Nang, je suppose que vous connaissez le motif de votre venue, ici à Chang'an?
— Effectivement Votre Majesté, j'en ai pris connaissance avant de me rendre dans la capitale.
L'empereur esquissa un bref sourire.
— Bien. Mon devoir premier étant de protéger mon peuple, je ne peux m'y soustraire. Étant donné la situation délicate dans laquelle nos ennemis du Nord nous ont placés, il ne me reste une ultime solution. J'espère qu'elle pourra sauver l'Empire.
— Votre Grandeur, puis-je me permettre de vous demander quelle est cette solution?
— Rassures-toi, Lû, tu es parfaitement en droit de me questionner à ce sujet-là. Cette solution dite «miracle» réside dans l'apport militaire que pourrait nous apporter notre nouvel allié, l'ancien royaume de Yue.
— Pardonnez-moi Votre Grandeur, mais est-ce judiciable? Le Yue était un de nos ennemis les plus tenaces, comment convaincre le gouverneur Zheng, votre ancien ennemi que vous avez laissé dans une fonction similaire à la fonction royale? Avec votre accord, Votre Grandeur, je me permets de me questionner.
— Je tenterais l'impossible, Lû, car il le faut. J'enverrais au gouverneur Zheng un de mes ambassadeurs dès demain. Si Zheng le supprime, j'enverrais la meilleure des espionnes. Elle sera chargée, dans ce cas, d'éliminer cet incapable. Fort heureusement, la province de Yue n'est pas en état de rébellion. Quoiqu'il en soit, je veux te voir ici même ce soir. J'y décréterais l'ouverture du conseil de guerre.
— Je ferais acte de présence, Votre Grandeur.