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Grenier d'un écrivain en herbe

Journal intime d'une martienne

Lever-de-soleil.jpg

 

  Lundi 13 juillet 2107

 

  Une grande joie emplit mon cœur en cet instant. Je vais, ou plutôt – nous – allons enfin revoir maman. Cela fait exactement deux ans que Julie, papa et moi, Anne-Sophie, attendions de la revoir. Cette distance qui nous séparait me semblait être chiffrée en années-lumière. Ajoutons-y le temps, qui l’âme insensible face à notre appel de détresse faisait la sourde oreille. Cependant, l’attente ne commençait-elle pas véritablement ici ? Petit rappel. Il a d’abord fallut que maman se rende sur la base de Kourou en Guyane, puis qu’elle embarque sur la navette Mars Express-50 et qu’elle nous rejoigne sur Mars. Ah oui c’est vrai, j’avais oublié de le préciser, mais je fais partie des premiers terriens qui ont foulés le sol martien. Julie et moi en avons été pleinement honorées. Cela fait deux ans que nous nous sommes installés sur la planète rouge, plus exactement aux abords de Valles Marineris, dans Sinai Planum. Je me remémore le jour du départ, car ce jour-là tout s’est enchaîné si vite, trop vite. C’était le vendredi 20 mars 2105. […]

  Rien qu’en pensant incessamment aux douleurs qui nous ont été infligées par cette séparation avec maman, je me dis que nos pauvres cœurs en ont tous pâtis. Néanmoins, Julie, elle, cache plus discrètement que moi sa douleur. […] Notre quotidien n’est pas lassant pour autant sans sa présence. Le matin, nous nous levons tous à huit heures puis prenons notre petit-déjeuner avec ceux avec qui nous partageons la biosphère A que sont : Paul, Marie, Vincent, Sara, François et Sylvie. François et Sylvie sont nos deux accompagnateurs chargés de nous surveiller. Quand nous nous levons du lit, ce sont eux qui sont déjà levés. Ensuite, nous avons un premier quartier libre à 8 et quart à 9 heures moins le quart. Il est formellement nécessaire pour nous de trouver de quoi nous occuper durant cette demi-heure. Il le faut bien si ne nous voulons pas tomber dans cette lassitude qui nous guette à chaque instant. Pendant ces deux années, nous avons décidés de nous consacrées à l’art du dessin qu’est le manga Julie s’amuse à dessiner les membres de l’équipage. En passant par monsieur Smith, le commandant du vaisseau Doliorite II à l’infirmière, Isabelle Désuet, tous y ont eu droit sans exception.

  Il semblerait que Vincent ai eu un coup de foudre pour cette dernière. Ma source est la suivante. Depuis huit mois, prétextant de nombreux maux de têtes, notre petit valentin se rend à son cabinet. Celui-ci est situé dans la biosphère C; c'est la biosphère où sont situés les deux seuls cabinets médicaux. Une fois là-bas, et après une attente d’environs un quart d’heure, il en revient un sourire aux lèvres caché si bien que mal. De là, je devine que le charme de mademoiselle Désuet a complètement subjugué mon cammarade de chambre.

 

*

 

  A neuf heures moins le quart, une sonnerie retentit. Ce signal signifiait que nous devions tous et toutes nous rendre dans la biosphère centrale qu’est la biosphère B. Nous devions aider au ramassage des cultures d’haricots verts et de riz. Cette rude tâche apparaît primordiale si nous ne souhaitons pas que nos vies s’arrêtent ici. Ensuite, durant une heure et quart, nous ramassons l’ensemble des légumes. Il est souvent dix heures lorsque nous nous arrêtons. Puis, cinq désignés et quelques volontaires sont chargés d’aider Rick et Owen à poser des pompes. Pas n’importe quel type de pompes, puisque celles-ci absorbent le dioxyde de carbone et libèrent de grandes quantités d’oxygène. La conséquence directe attendue de tous est l’inutilité des lourdes combinaisons spatiales. Pour ce qui est de mon opinion personnelle, j’estime que ce rêve prendra forme dans quelques siècles. Nous consacrons deux heures entières à cette tâche, car nous parcourons vingt kilomètres. Le but étant – avec ces pompes – de couvrir la plus grande superficie possible. Cependant, un obstacle majeur nous fera – à court terme – de l’ombre : la distance. Nous ne pourrons nous permettre de parcourir (je vais dire une bêtise), cinquante kilomètres juste pour installer une de ces pompes.

Première contrainte, le carburant solaire (ou énergie solaire). Il suffit d’un tout petit nuage, ou d’une tempête martienne et c’est la panne. Certes, celles-ci n’est que temporaire, mais elle reste une panne. De plus, nous pouvons rester bloqués trois jours sur place sans vivres et sans eau. C’est la fin assurée ! Deuxième et dernière contrainte, concernant le ravitaillement, une colonie tous les dix kilomètres, ou un poste-relais tous les deux kilomètres seraient les bienvenus. Bien entendu, le temps du retour est inclus dans ces deux heures. Nous rentrons tous les jours à midi pour prendre le déjeuner. Notre repas est composé tantôt de blé, tantôt de tomates le tout accompagné d’eau. Petite explication. La biosphère B qui fait office de serre, comporte de multiples diffuseurs de chaleur. Leur rôle est d’accélérer la croissance des cultures. C’est pour cela que nous alternons fréquemment blé et tomates. Après les vingt-cinq minutes que dure le repas, nous avons eu droit à un deuxième quartier libre de midi vingt-cinq à une heure moins cinq. En temps normal, les quartiers libres qui nous sont accordés, sont toujours de l’ordre d’une demi-heure. Durant ce quartier libre, nous nous sommes exercées à la calligraphie. C’est un art noble.

 

  Une fois cette demi-heure de détente terminée, nous sommes chargés d’aider Soumya et Sergueï à poser des panneaux solaires tout autour du périmètre de la base. Cette tâche en apparence courte nous demande une heure et demie. Nous avons terminé la pose des panneaux vers quatorze heures vingt-cinq. Enfin, un troisième quartier libre nous est octroyé de quatorze heures vingt-cinq à quinze heures dix. C’est un des rares quartiers libres qui dépasse les trente minutes. La raison de sa plus longue durée tient à nos deux accompagnateurs. Ceux-ci estiment que notre fatigue est suffisamment grande. Nous en profitons donc pour aller nous pioncer. Seul Paul tente vainement de combattre ce somme bienfaiteur en consultant la carte de mars sur son cristal de données. Mais voilà qu’au terme de cinq minutes Morphée l’emporte avec lui au pays des rêves. Après ce repos bien mérité, nous devons nous rendre en planeur au pôle sud de Mars. Cette expédition consiste à ramener des carottes de glace. S’ensuivra une analyse desdites carottes et une plausible confirmation de l’existence d’une vie passée sur la planète rouge. Même à la vitesse de quatre-vingt dix kilomètres à l’heure, nous mettons deux heures à nous rendre au point le plus près de la calotte polaire. Par la suite, une demi-heure nous est nécessaire pour extraire une quinzaine de carottes de glace.

Pendant le retour, nous baissons la vitesse pour que les précieuses carottes ne se brisent pas. Une fois l’ensemble des tâches effectuées, il est huit heures moins vingt. Au menu du soir, blé et tomates avec un peu d’eau. Petit détail sur la provenance de l’eau. Celle-ci provient de plusieurs immenses réservoirs implantés tout près de la colonie-mère. […]

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F
<br /> <br /> De fortes chances que tout celà soit le quotidien des hommes du futur...<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Ma foi, pourquoi pas?!<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Hééééé, salut, c'est vénus de planète astronomie <br /> <br /> <br /> Je viens te voir. C'est vrai que tu as une bonne plume   meilleure que ton orthographe, d'ailleurs!<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci Vénus de ta visite !<br /> <br /> <br /> <br />