8 Juillet 2010
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Fin d’une terrible boucherie
La Guerre Civile Planétaire se termina le 19 décembre 2090.
Tout d’abord, l’armistice fut signé à Pékin. Le pays fut occupé par les forces victorieuses que représentaient : les deux Amériques Étasuniennes, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, la France, le Canada et l’Australie. Malheureusement, à peine la guerre fut déclarée terminée, qu’une autre catastrophe toucha la majeure partie de la planète. Il s’agit de la prolifération des Cricks, une espèce de criquets encore inconnue jusque-là. Cette espèce, très coriace, s’est révélée être immunisée contre tout type d’insecticide. Ce fut là, le pire des fléaux naturels qui eurent lieu durant le XXIème siècle.
Toutes les récoltes furent perdues définitivement, y compris celles se trouvant sous serres. L’Humanité venait de perdre une part non-négligeable de ses propres ressources de nourriture. Cette perte cruciale, – ajoutée à la disparition des ressources naturelles amorcée dès le XXème siècle, la plaçait dans une position insoutenable. Notamment, pour tout ce qui avait attrait au domaine de l’agriculture. L’Europe étant bien placée au niveau agricole, je n’ai pas osé imaginer l’étendue des dégâts.
Seuls quelques spéculateurs disséminés à travers le monde, avaient su protéger et garder jalousement leurs parts de récoltes. En agissant ainsi, ces personnes de l’ombre favorisaient la hausse du prix des denrées alimentaires, devenues le nouvel or mondial.
Durant les cinq années qui suivirent l’après-guerre, ces millions de spéculateurs réussirent à cacher habilement leurs micro-cultures.
L’affaire éclata au grand jour lorsqu’un spéculateur américain, Drayton Lemex, fut dénoncé aux autorités locales par son propre fils.
Ce fut un véritable scandale planétaire. La terrible conséquence qui en découla fut le déclenchement d’une nouvelle guerre sans précédent. Tes contemporains l’ont nommé : la Guerre des Spéculateurs. Elle allait inscrire quinze années d’horreur dans le temps. Si mes souvenirs sont bons, c’était l’ampleur de ce véritable « génocide » planétaire que tu voulais me montrer. Sans doute voulais-tu me faire prendre conscience que si nous l’avions voulu, nous aurions pu changer le cours de l’Histoire. Tu ne cessais de me répéter qu’une fois la déshumanisante guerre Occidentalo-chinoise terminée, nous pouvions tout faire pour changer le cours du temps et éviter, par la sorte, cette boucherie humaine.
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Encore mille fois merci mon fils, de m’avoir mis en garde contre un futur peu réjouissant. J’en ai tiré la leçon suivante : si nous ne faisons rien face à la situation actuelle, cette dernière s’aggravera et l’avenir se révélera assombrit. Il nous appartient de changer le futur. Un demi-siècle devrait suffire pour éviter l’Apocalypse économique. Décidemment, Hans, tu es bien digne d’être mon fils. Une fois encore merci.