8 Juillet 2010
Dans la guerre
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Toujours selon tes dires, la guerre éclata le 11 mai 2082. Deux jours après le lancement de l’embargo pétrolier occidental, les villes de San Francisco et d’Ankara furent touchés par des missiles de longue portée. Concernant la Turquie, Pékin lui avait adressé un ultimatum lui stipulant de ne pas s’immiscer dans cette guerre, en se mettant en travers de sa route. Le refus d’Ankara fut connu le jour même. Le motif du refus résidait dans les sept décennies écoulées au sein de l’Union Européenne depuis 2012. En conséquence, son devoir consistait à lui barrer la route de l’Europe par la voie de l’Est.
Les bombardements rasèrent les trois-quarts de la ville et tuèrent la moitié des habitants. L’ensemble des dirigeants européens, – réunis d’urgence au Parlement de Strasbourg, s’insurgèrent devant l’agression d’un pays neutre. On retrouve le même équivalent en Histoire, ce fut lorsque l’Allemagne hitlérienne envahit la Pologne, en septembre 1939. Triste comparaison que celle-ci. […]
Très vite, les Alpes furent le foyer de combats sans précédents. Les allemands, les italiens, les français et les autrichiens misèrent sur leur parfaite connaissance commune du terrain. Cela constituait un avantage évident sur l’armée chinoise. Et cette excellente connaissance du terrain leur conféra l’avantage tant attendu. La soi-disant « invincible » armée chinoise était assaillie de toutes parts. Cette situation invivable pour les soldats chinois dura jusqu’en 2086.
Passé cette année, ce fut le début de la Nouvelle Reconquête. Tous les territoires tombés sous la coupe de Pékin devaient être reconquis par la force L’ensemble des européens la trouvèrent longue, très longue…mais vitale à leur yeux. […]
Mais revenons à nos moutons. Je traitais des attaques incessantes des armées de l’Europe – notamment l’Europe occidentale – contre l’armée de Pékin. Pékin qui prit un long temps de réflexion pour aborder le problème. Elle trouva la solution la plus appropriée pour maintenir son armée sur le sol européen. Elle décida de scinder en une dizaine d’armées plus petites, son armée principale ; cela afin d’être capable de tenir tête aux Européens. Dès lors, les rôles se retrouvèrent inversés. Ce furent les Européens qui se retrouvèrent malmenés par les multiples armées chinoises qui possédaient, désormais, la force du dragon. Étant donné un certain penchant pour la précision, j’ai jugé utile de vous énoncer le fait suivant. Au début de l’automne 2086, l’armée chinoise chargée de soumettre l’Italie par la prise de Rome, était sur le point de réussir. Une fois l’armée italienne anéantie, l’armée chinoise avait marché sur Rome. Elle pénétra dans les rues de la ville afin de s’emparer de la mairie romaine et d’officialiser la « Quatrième prise de Rome ». C’’est alors qu’un groupuscule d’une quarantaine de personnes les prirent par surprise.
Six soldats chinois furent abattus par ces résistants de l’ombre avant que le reste de l’armée chinoise ne les élimine.
L’armée chinoise ne parvint jamais, – et ce malgré leur supériorité en nombre, jusqu’à la mairie de Rome. En effet, plusieurs groupes de résistants continuèrent à assaillir l’armée ennemie. Ces mêmes groupuscules tentèrent avec folie d’entraver sa marche inéluctable vers le centre-ville. Je vis des hommes et des femmes s’attaquer seuls à cette puissante armée.
Ces « Résistants de la liberté » n’étaient pourtant que des patriotes se battant pour sauver la Ville Éternelle. De plus, le Vatican avait d’ores et déjà depuis bien longtemps, condamné l’invasion de l’Europe par les troupes chinoise. Cette fois-ci, la respectée institution religieuse précisa l’objet de sa condamnation : l’invasion de la péninsule italienne, le massacre sans remord de milliers de fidèles et la destruction de bâtiments historiques par les troupes chinoises.
Le pape Jean XIX affirma que le simple fait établi de massacrer les fidèles engagés dans les différentes armées européennes était mal vu du point de vue du Vatican. Le pape alla même jusqu’à affirmer qu’il s’agissait purement et clairement d’un blasphème très grave. Pour seule réponse de Pékin, le Vatican eut en retour le « piétinement » de son propre avertissement. Cette révélation fut un véritable choc pour tous les Occidentaux. Comment une nation forte de près de deux milliards d’habitants, au patrimoine vénéré partout dans le monde, pouvait se permettre une preuve d’une telle indécence ? Je ne me donnai pas le temps d’y répondre, tant la réponse requerrait un temps de réflexion hors du commun. Quoiqu’il en fût, c’était là un excellent motif, – pour les Occidentaux, de continuer le conflit. […]