23 Février 2010
Mars en 3050. La planète vient de subir un véritable bain de sang que personne n'avait prévu. L'origine était une révolte déclenchée par une minoritée russe,
dirigée par un certain Dmitri Kolebanskaia, contre les américains pour corriger par la force les frontières établies précédemment. Dmitri et ses compagnons perdirent la guerre et les
séquelles laissées chez les survivants furent loin d'être négligeables.
Jeudi 17 octobre 3050
Ce matin le Soleil, cet astre des plus illustre, s'est levé sur un paysage laissé ensanglanté. L'herbe, les roses, les roches, aucune n'a été épargnée du
terrible massacre, toutes ont été éclaboussées par le sang de nos frères russes. Ces mêmes russes qui ont échoué dans leur folle ambition. Leur révolte a été écrasée dans un
effroyable bain de sang. Les armées de la CSI - la Confédération Spatiale Interplanétaire - ont maté leur mouvement avec une si grande violence que celle-ci aura laissée des séquelles
psychologiques parmi tous les survivants dont je fais partie. La déshumanisation martienne a commencée il y a cinq ans. L'instigateur de la Révolte fut Dmitri Kolebanskaia. C'était le
responsable du Septième Continent, cette appellation désigne la section russe issue du partage des terres martiennes.
Il est primordial de savoir que ce que l'on pensait être l'impensable s'est vu devenir réalité. Un partage de Mars a été réalisé ill y a cent cinq siècles, en 2550. Les pays participants étaient
les États-Unis, la Russie, l'Allemagne, Israel, la Chine, l'Égypte et l'Iran.
Cette réunion de puissants dirigeants qui date de cinq cent ans a porté le nom de Conférence de MacMurray, du nom de la petite ville canadienne. En consultant les archives situées dans la biosphère "Archives", j'ai découvert toute la vérité sur cette sombre affaire. Il se trouve que si ce partage a eu lieu, c'est parce que la Russie a proliféré de graves menaces lors de la conférence. Le président russe, Vladimir Borovitch, a menacé les États-Unis de reprendre la guerre froide si ceux-ci ne cessaient pas d'agir égoïstement. Le dirigeant russe a précisé qu'en cas d'une reprise de la guerre, il aurait le soutien de la Chine. Pour seule réponse obtenue du président Richardson, une meilleure répartition au sein du gouvernement martien, chargé de diriger et de présider sur les nombreuses colonies installées. Les américains ont immédiatement obéit à contrecoeur, par peur d'une possible reprise d'une guerre qui n'a que trop duré. [...]
Pourquoi a-t il fallu que tant de sang soit déversé dans la vaste mer de Lunara? Désormais, la planète rouge mérite réellement son surnom de Mars l'ensanglantée. [...] Quand au
sort de Dmitri, il a été tué sur le champ de bataille, et d'une manière ou d'une autre je m'en félicite. Beaucoup des notres ne l'appréciaient guère, à commencer par moi. Par sa faute,
papa a été tué d'une manière des plus barbares et maman a été faite prisonnière dans la prison immatriculée Vastitas Borealis AB212-00E02. C'est une prison faite de glace, simple question de
précaution car si un prisonnier cherchait à s'en échapper, il serait contraint de marcher dans la zone E longue de quatre cent mètres. Cette dernière action enclencherait le mécanisme anti-fuite.
Ledit mécanisme consiste à faire fondre le plafond de glace par augmentation de la chaleur ambiante; ce qui emprisonnerait l'évadé et le tuerait par noyade.
Quel ignoble système! Je plains ma pauvre mère, elle ne mérite pas que l'on lui inflige un traitement aussi affreux. Bon, j'admet que le Septième Continent a perdu la guerre,
mais je ne comprends pas pourquoi nous avons eu droit à une si volente répréssion. J'exige des réponses immédiates! Ici et maintenant! [...] A la suite de la défaite des troupes sino-russes, les
Septième et Huitième Continents - qu'est la Chine - ont été partagé entre les vainqueurs. Le territoire russe fut partagé entre les républicains et les démocrates américains, tandis que le
territoire chinois fut partagé entre Israel et l'Iran. Par chance ce dernier n'a pas fait usage de la bombe nucléaire; cela aurait causé des dégâts irréversibles, notamment sur l'eau emprisonnée
dans le sous-sol de la planète. [...] J'envie les français puisque chez eux - prenant en compte l'état de neutralité - aucun mort n'est à déplorer. Ce sont décidemment de véritables chanceux! Le
Septième Continent a vu sa population décimée en six ans. [...] Les dégâts - non moins importants - touchèrent également le Huitième Continent de manière égals partout dans la contrée chinoise.
Mao Zedong a du se retourner dans sa tombe en le sachant, car selon une vieille légende terrienne: les morts nous écoutent et nous voient par delà les cieux bleuâtres. [...]
J'ai en souvenir une anecdote qui s'est révélée significative pour la suite, je vais vous la raconter. Bien avant que ne débute la Conférence, un certain Piotr Ivanovich avait
cru bon de blaguer en disant qu'un jour la planète rouge serait partagée entre plusieurs grandes puisssances - dont les deux protagonistes de la guerre froide. Évidemment, personne ne le cru. La
plupart des gens, des simples colons aux dirigeants du Conseil colonial, le prenaient pour un comique, ce qui relevait de la logique. Cependant l'objectif de Piotr était de détendre l'atmosphère
par une bonne blague, – jamais – il n'aurait imaginé que sa "blague-prophétie serait devenue réalité cent ans plus tard.
Voilà pour l'explication...oh! mais j'ai omise d'aborder deux éléments très importants. Tout d'abord, certains pays ont manifesté leur désir de non-alignement et formèrent
la Ligue Neutre martienne. Ces pays-là ont refusé de servir en tant que pion dans un jeu dangereux, voire mortel, que se sont livré les États-Unis et la Russie. Ensuite, suite à ce partage, une
ligne de démarcation fut établie - utilisant la forme courbée de Valles Marineris - pour créer deux parties dites "égales". Elle porte le nom de Richardson-Borovitch du nom des deux dirigeants
les plus influents au sein du gouvernement martien. Mais ne nous égarons point dans des pensées qui nous embrouilleraient l'esprit. Je disais que Dmitri Kolebanskaia était l'instigateur de
la révolte. Quelle aura été sa raison pour qu'une telle boucherie ai pu avoir lieu et ai ensanglanté six années durant la planète rouge? En fait, si l'on consacre un peu de temps à la rélexion,
sa raison apparaît bien plus simplement à l'esprit chercheur. Dmitri déirait ardemment, non par la diplomatie mais par les armes, reprendre du terrain aux américains.
Durant cette première guerre martienne, nous nous attendions tous – ukrainiens que nous somme – à ce qu'un pays comme la France garde sa neutralité mais pas à ce
qu'un pays tel l'Allemagne ne le devienne. D'ores et déjà, on peut dire qu'en ayant agit de la sorte, Dmitri et les siens étaient voués à l'échec.
L'échec était une issue à laquelle son esprit avait déjà fait allusion mais qu'il s'était refusé à lui accorder une quelconque crédibilité tant celle-ci lui
semblait invraisemblable et fantaisiste. C'est la seule et plus grave omission qu'il ai commis avant de donner le départ du Grand Massacre, c'est cette omission qui l'a
véritablement tué. Pourtant, combien des miens ont essayé de le raisonner lorsque tout ceci n'était encore qu'à l'état de projet. Le chiffre officiel des deux millions de morts lui incombe
désormais à vie. Il n'avait pas à déclencher la révolte juste pour bout de terrain tout à fait négligeable. Cela me déconcerte, je ne comprends toujours pas son action; en ce jour je n'ai plus
que ce seul et unique mot en tête: pourquoi. [...]
Kiriouchka Alexandrovitch