Anthèlme où le chevalier d'Ariane

Chapitre premier

Le Bel amour

1

Le soleil était à son zénith.

C'était le temps où les arbres bourgeonnaient et les oiselets sifflotaient gaiement des airs de campagne.

En cette chaude après-midi, un chevalier et sa monture erraient sur les chemins de terre de Provence.

Anthèlme Duchesne étouffait de chaud dans son armure si massive fut-elle. Cependant, il, était de son devoir de retourner en son château de Montubert. Il s'agissait là d'une nécessité première s'il souhaitait revoir celle qu'il aimait depuis toujours: Dame Ariane.

C'est alors qu'au détour d'une colline, le château de Montubert apparut au loin. Seulement deux kilomètres le séparait de lui. Il n'y avait là point mort d'homme, il les parcourrait l'esprit tranquille.

*

Au château, Dame Ariane semblait anxieuse. Elle s'inquiétait de l'absence prolongée de son bien-aimé, - le chevalier Duchesne. Elle lui portait un amour venu du plus profond de son coeur. Un amour jamais démenti par le passé et que l'avenir conforterait.

Ils s'étaient vus pour la première fois - par le plus grand des hasards - sur la foire du faubourg de Pouzoiret.

Elle, avait décidé d'une promenade pour se changer les idées, de ne plus être trop préoccupé par l'éloignement d'Anthèlme. Sur la demande de son père, Tancrède le Majestueux, trois gardes l'avaient accompagné.

Il faisait bon vivre sur la foire, voilà qui avait conquis la damoiselle.

Lui, revenait d'un long siège. Les soldats Montuberois conduits par le puissant seigneur Tancrède était sur le chemin du retour. Elle rentrait lentement. La raison à cette lenteur était les nombreux festoiements que s'offraient les soldats dans les divers villages et villes traversés. Anthèlme, pressé de retrouver sa dulcinée avait demandé une faveur au seigneur de pouvoir retourner seul au château. Le seigneur Tancrède lui accorda cette faveur mais lui adjoignit deux soldats qui firent office de gardes du corps.

Quelle ne fut pas la joie d'Anthèlme à la seule pensée de pouvoir retrouver la courtisane qu'il affectionnait tendrement.